La grotte des Eaux Sombres

On raconte que cette caverne renferme un monstre terrible qui peut tuer n'importe qui d'un simple regard. D'autres rumeurs font état d'une créature volante qui crache du feu et possède un corps de reptile. D'autre encore assure y avoir vu une femme magnifique se changer en araignée géante pour dévorer ses proies une fois qu'elles étaient tombées dans son filet mortel...

Vous l'aurez compris, des milliers de rumeurs circulent à propos de cet endroit dont on dit qu'il a été maudit par les dieux, mais personne n'a jamais vraiment osé s'aventurer plus loin que l'escalier de pierre de la Porte-Crâne, taillée à même la roche. Personne ne connaît non plus la signification de ce pilier unique orné d'une statue de bronze en forme d'arachnide.


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J'en étais certaine maintenant, on me suivait. Ma peur du silence absolu avait un effet utile, c'est que je guettais le moindre son. Et Nox était fortement présente ici, ce qui ne réduisait en rien mes perceptions, au contraire. j'avais au début cru à un courant d'air bruyant accompagné du bruit de gouttes d'eau qui tombaient doucement au sol qui était rendu glissant par le zeste d'humidité qui régnait ici. Mais une telle imitation ne pouvait être convaincante indéfiniment. je voyageais depuis plus longtemps qu'un humain ne pouvais espérer vivre après tout, et j'avais déjà affutés mes talents pendant autant de temps avant cela.

Les ténèbres qui régnaient ici étaient trop profondes pour être purement naturelles. Outre Nox que je sentais présente tout autour de moi, il devait y avoir "quelque chose" de plus. n'eut-ce été mon ou ma poursuivant(e), j'aurais trouvé le manque de vie ici pesant et angoissant. Étais-je entrée dans l'antre d'un grand prédateur caché et/ou inconnu ? On parlait bien d'araignée géante, de cracheurs de feu et autres créatures du même acabit après tout. Un frisson d'excitation me parcouru l'échine alors que j'imaginais tomber sur un tel ennemi. Mes mains restaient proches de mes armes et mes doigts s'agitaient doucement alors que l'adrénaline coulait discrètement dans mes veines, l'anticipation aidant. J'avais vraiment hâte de tomber sur les secrets de ce lieu que tout le monde fuyait ! Mais, avant cela, je devais savoir qui me suivait, et pourquoi. Après, j'aviserais pour savoir ce que je ferais de l'importun(e). Après tout, ici, plongée dans Nox, je me sentais à l'abri de tous danger ... du coup il y avait intérêt à ce que la bestiole qui vit ici soit vraiment costaude pour me donner ma dose !

J'aurais bien voulu jouer avec mon invité(e ?) surprise, cependant la grotte était déjà réputée dangereuse par elle-même. Si mon but était bel et bien de me tester un peu, je ne voulais pas non plus me retrouver prise entre deux feux. Je profitai donc d'un coude dans mon chemin pour me préparer : une dague à la main droite, la main gauche plongée dans la manche droite, prête à tirer mon couteau de lancé, j'entendais les pas se rapprocher. Je me demandais fugitivement si je ne ferais pas bien de prendre une fleur de jade, mais je n'avais déjà plus le temps de me préparer : il ou elle arrivait bientôt à ma hauteur.

Aussi silencieux qu'il lui était possible de l'être, la créature de l'ombre avançait, gardant un oeil curieux sur la femelle devant lui.

Il l'avait vue entrer dans la grotte, sa grotte, aussi impunément qu'elle était belle et maintenant, elle déambulait comme si elle voulait percer tous les secrets de son chez-lui, de son endroit de calme. Il n'aimait pas ça, mais ses longs cheveux était tellement joli qu'il mourrait d'envie de s'y agripper fermement et de ne plus en bouger. Alors il la suivait de loin, usant les échos pour se repérer à peu près à la position de la demoiselle et utilisait son sonar pour voir où elle se déplaçait. Il ne voyait rien d'autre que sa longue chevelure et soudain, elle disparu de sa vision.

Il émit un petit cri de désespoir et se déplaça plus vite pour retrouver la demoiselle, ses doigts s'agrippant à la roche, il cessa de prendre des précautions et fila tout droit contre les parois de pierre grises pour retrouver sa chevelure bien aimée. Elle n'était nulle part, il ne la voyait plus... Il lançait des échos contre toutes les parois de la caverne, mais rien ne lui était revenu jusqu'à présent et il se laissa tomber au sol lourdement. Si elle n'était plus là, il n'avait plus rien à craindre, ni à regarder, ni à suivre... Il ne lui restait qu'à avancer encore un peu plus loin dans la grotte pour retrouver sa tanière et s'y terrer un long moment.

Avançant au sol à quatre patte, le Bat'Leiza émit des petits sons plaintifs, signalant l'horrible perte qu'avait subi son âme de petit hybride...

Bat'Leiza:

J'aurais presque pu jurer que c'était un être humain (ou d'une corpulence approchante) qui avait su se faire particulièrement discret. Quelle ne fut donc pas ma surprise de découvrir finalement un petit Bat'leiza d'un rouge grenat tourner au coin de la roche ! Je refusais d'abord de me laisser aller à un simple réflexe de soulagement : peut-être était-ce le familier d'un ennemi plus retors que je ne l'avais pensé. Bondissant dans le couloir que j'avais quitté pour me caché, je tendis le bras et lançai un mot de pouvoir pour déstabiliser cet ennemi invisible.

- Noum !

Mais je me découvris de fait paranoïaque, la vague de puissance ne percutant ... rien. En prime, j'avais sans doute dévoilée ma position à des créatures potentiellement dangereuses. Bien joué ma fille, t'as bien l'air conne maintenant. Presqu' immédiatement, je du d'ailleurs retenir un cri en sentant quelque chose m'agripper par les cheveux. Je ne retins, avec le cri, mon bras que de justesse, en me rappelant la bestiole désemparée de tout à l'heure. Les Bat'leiza sont connus pour aimer se fourrer dans les cheveux des gens ...

Et celui-là ... ronronnait ? Enfin, ça avait sans doute un autre nom pour ces bestioles, mais visiblement il avait trouvé une forme de paradis dans mes tiffs. Je souris, c'était rare que mes cheveux me valent de l'affection. Puis je me mordis la lèvre : sérieusement, j'étais en mal d'attention à ce point pour qu'un lézard volant me rende sentimentale ? Je sais que mon apparence est plus du genre à m'attirer des ennuis qu'autre chose, mais de là à me sentir reconnaissante envers un Bat'leiza parce qu'il aimait mes cheveux ...

- Bon. Tu peux rester là, mais aucun son, d'accord ? J'ai besoin d'être discrète.

Ma fille, tu dérailles. Cette bestiole fuirait sans doute au premier signe de danger. Ceci dit, ça faisait une bonne "alarme" pour le coup. Reprenant une progression plus discrète, je m'enfonçai à nouveau dans Nox qui régnait en maître ici. Il n'y avait plus qu'à espérer que je ne m'étais pas trahie moi-même en lançant ce sort. Par pure sécurité, je plaçait une fleur de jade entre mes dents : au moindre signe de danger, je la croquerai sans hésiter.

L'animal se blottit donc dans un coin et ne bouge plus, te laissant continuer ta progression, devenant même presque transparent puisqu'il n'émet pas le moindre son. Dans la caverne cependant, le bruit continu, des pas et bientôt, des rires aux allures inquiétantes puisque lorsqu'on les suit, on arrive dans des culs de sacs...

Rien ne bouge et la pénombre se fait bientôt de plus en plus en plus étouffante. Plus loin encore, une lumière tout de même... Brunâtre, comme si on avait enfermée une bougie dans de la gadoue et que la lumière ne filtrait que difficilement, après du verre sale. L'animal au creux de ton cou se déplace doucement tu sens ses petites pattes bouger et se coller contre ta peau alors qu'il fait passer sa langue à l'air libre avant de se crisper doucement. Peu importe ce qu'il y a devant, mais cette créature semble ne pas l'apprécier puisqu'elle retourne se blottir au niveau de ta nuque.

Un sinistre craquement retentit alors, se répercutant contre les parois de pierre. De la poussière finit par atteindre tes pieds quand deux grands yeux oranges se fixent sur toi. Une puissante mâchoire se dévoile, s'ouvre grand et craque de nouveau, détruisant la pierre alors que l'animal profite paisiblement de son dîner. Le Caltefer mange la pierre et repart, probablement vers son nid dans un boyau plus éclairé. Il y en a un deuxième, secondaire, qui ne le laisse pas passer mais dans lequel un homme pourrait se glisser si l'envie lui prenait. Il y a également des bruits d'eau, non loin d'où tu te trouves, mais impossible de savoir précisément par où il faut aller...